[Barre de niveau d'eau sur les quais de la Saône]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0772 FIGRPTL0120 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Vue prise depuis les berges de la rive droite de la Saône, en direction du pont Bonaparte.
historique Maintenant, tout le monde est satisfait. Ils sont rares ceux qui ont encore la frousse de voir les eaux traversant Lyon se déverser, tranquilles, dans les rues de la ville. Depuis que l'on a mis les fleuves entre deux murs, les orgueilleux, curieux et recenseurs ont posé sur ces remparts de pierre, les barres de niveaux. Elles sont en fonte, et signalent avec précision que les eaux montent à quatre, à cinq ou à sept mètres. Difficile de faire mieux. A ce moment là, quand la Saône et le Rhône ont décidé de couler à l'air libre, il faut se dépêcher... d'enlever sa voiture du parking des berges et de chercher une place ailleurs. La dernière crue qui fit quelques points de rouille sur une carrosserie oubliée remonte à deux ou trois ans. En 1987, le niveau est bien bas, trop peut être... pour inquiéter la population. Non, les crues ne font plus d'inondations et quand elles s'offrent un petit débridage de bonne tenue, ce sont les dessous de la ville qui en subissent les conséquences. Parce que, malins les fleuves, avec leurs antennes placées dans les brotteaux, marais et autres icônes qui soutiennent une grande partie de Lyon, ils s'infiltrent jusque dans les caves à vin au risque de gâcher un Saint Maurice qui ne supporte pas l'humidité. Ca c'est pour les dégâts d'aujourd'hui. Mais pour l'histoire, c'est tout à fait différent. Dans l'ouvrage "Lyon au fil des fleuves" [BM Lyon, K 168170], on nous raconte qu'en 580 le confluent Saône-Rhône s'est soudain retrouvé au niveau de Saint-Nizier, qu'en 1570 les Lyonnais sont vite partis vers Fourvière, qu'en 1783 la Saône a mis dans son courant le joli pont de pierre de la Mulatière, qu'en 1812 la Guillotière disparaît sous trois mètres d'eau en attendant le grand ravage de 1856. C'est certainement cette dernière grande conjugaison des forces inondatrices de la Saône et du Rhône qui ont mis les autorités au pied du mur : enfermer les fleuves et leur interdire l'accès hors des quais. Depuis on a posé des barres de niveau. Et on regarde les eaux monter et descendre sur ce qui n'est plus qu'un "aquamètre" de référence pour les comptabilités précises de ceux qui voient les pluies et la fonde des neiges se contenter de traverser Lyon. Source : "Barres de niveau sur les quais de la Saône et du Rhône" in Lyon Figaro, 28 avril 1987.

Retour